On me questionne régulièrement sur mon statut d’indépendant. Certains en rêvent quand d’autres en ont peur. Il m’arrive aussi de passer du temps à conseiller des personnes désireuses de passer le cap. Voici quelques idées reçues qui ont la dent dure 😉

 

La vache, tu dois te sentir super seule !

Mon métier suppose que je sois un peu geek ; pour autant je ne suis pas no-life ! Ceux qui me connaissent bien savent que je parlerais à un mur… Et pourtant, dans mon bureau règne un calme parfait ! Pas de musique mais plutôt ambiance monacale : silence ça bosse et je suis concentrée ! …sans que je ressente un manque de vie sociale.
En vérité je ne suis pas isolée car j’ai des rendez-vous clients au moins une à deux fois par semaine, des contacts réguliers par téléphone avec eux ou mes collaborateurs ainsi que des étudiants à qui je transmets mon expérience en marketing digital.
Et puis je suis seule en journée mais le reste du temps, ma petite famille est là !

 

T’as plein de temps libre pour voir tes potes !

La normalité veut que pendant que vous bossez, vos potes bossent aussi ! Personnellement, j’ai pas mal d’indépendants autour de moi donc il est vrai qu’on me débauche assez facilement : il y a ceux qui voient de la lumière dans mon bureau et passent prendre un café, ceux qui me proposent un resto de temps en temps ou celle qui s’arrête pour inciter mon chien (et donc celle qui sera derrière la laisse bien-sûr) à venir se balader. [Mon chien venant de passer l’arme à gauche, ça n’arrivera malheureusement plus]
La difficulté réside dans l’auto-discipline : chez moi c’est le combat interne entre mon petit ange qui me dit « je te rappelle que tu as du boulot ma grande » et mon petit démon qui me dit « on n’a qu’une vie et tu en meurs d’envie ».

 

Prospecter pour trouver des nouveaux clients : c’est pas trop dur ?

C’est souvent là que le bât blesse chez les indépendants. Personnellement je ne suis pas une bonne commerciale… Je me souviens de mes débuts où j’essayais de me vendre en allant voir des commerçants ou prestataires de services en porte-à-porte (la cata ; j’étais super nulle !). Je me suis même motivée avec une autre freelance pour participer à une soirée de speed-dating en version pro à Lille ! Je dois admettre que j’y ai décroché mon tout premier client, devenu d’ailleurs l’un des plus fidèles ! (il se reconnaîtra)

Par contre je suis une bonne communicante ! Et c’est ça qui m’aide ! Et aussi beaucoup le bouche-à-oreille car mes clients me recommandent. Je pense notamment à mon tout premier client (encore lui !) à qui je dois beaucoup car dès qu’il entend parler de site Internet il parle de moi !

J’ai la chance de ne pas avoir besoin de prospection active. D’où viennent mes nouveaux clients : de mon réseau, d’une agence roubaisienne avec laquelle je travaille depuis longtemps, des recommandations de mes clients et de contacts entrants grâce à un bon référencement naturel (et en même temps, logique puisque c’est une partie de mon job).

 

Comment t’arrives à être disciplinée ? Moi j’y arriverais pas !

La réponse est simple : j’adoooore mon boulot donc je ne me force pas. Et puis, j’ai des clients vraiment chouettes qui apportent un cadre relationnel privilégié à l’exercice de mon métier. J’avoue que parfois j’ai des tâches moins glop pour lesquelles je dois un peu me prendre par la main mais pour le reste, ma seule motivation suffit. Et puis l’organisation chez moi c’est inné donc j’ai toujours des to-do-list et je priorise ce qui est vraiment urgent. Cf mon article ‘comment bien s’organiser au travail’

Je sais procrastiner un peu… mais pas trop !

 

Pas de salaire garanti à la fin de mois : c’est pas l’angoisse ?

Les premières années de ma vie de freelance, honnêtement oui. J’avais des creux de manière cyclique, une fois par an à la fin de l’hiver et quand ça durait un peu je commençais à stresser !

Je me rappelle la douche froide quand mon banquier m’a refusé un prêt immobilier au motif que je n’avais pas 3 ans d’antériorité dans mon activité. A 29 ans (ça faisait 6 mois que j’étais freelance), j’ai donc dû demander à mes parents de se porter caution pour pouvoir emprunter. Ma fierté en a pris un coup !

Avec le temps j’ai appris à profiter des creux d’autant que je dois avoir une bonne étoile car les nouveaux projets tombent toujours du ciel au bon moment !

 

Et puis il y a les questions spécifiques pour les femmes freelance :

 

 

Tu dois être souvent tentée d’aller faire du shopping !

Ok je l’avoue ça m’arrive… néanmoins c’est tellement rare ! Je m’accorde parfois ce luxe mais de manière générale, j’ai du boulot alors je me l’interdis et comme je ne suis pas une grande accro de mode, la tentation est aisée à réfréner.

 

C’est super pratique : tu peux gérer ton linge et cuisiner pendant la journée !

Hop hop hop : je suis freelance je te le rappelle ; pas femme au foyer ! Donc non, c’est pas parce que je suis à la maison que je suis corvéable ! D’où l’intérêt d’avoir ton bureau à toi pour ne pas être visuellement confrontée à d’éventuelles tâches ménagères (le panier à linge qui déborde, le lave-vaisselle à débarrasser…).

Par contre il est vrai que la souplesse est appréciable. Caser un RDV de médecin, aller courir avec une amie ou profiter d’un rendez-vous pour faire un crochet chez un proche : c’est aisé ! D’autant plus que mon activité me permet un certain nomadisme : je peux travailler en attendant la vidange de ma voiture (mon concessionnaire a un super salon avec wifi et machine à café !) et de manière générale sur n’importe quel coin de table ou de bureau grâce au partage de connexion.

 

Vous l’aurez compris : je suis pleinement épanouie dans ma vie d’indépendante en web-marketing. Je pense que ce statut de freelance sied à merveille aux personnes qui se sentent ‘électron-libre’. Je le conseille la plupart du temps aux personnes qui changent souvent de poste, soit parce qu’elles pensent que l’herbe est plus verte ailleurs, soit parce qu’elles se lassent vite de leurs missions.

 

 

PS : je remercie ma fille, Julia, d’avoir modélisé mon bureau sur Minecraft (cf illustration principale)