réaliser un site web plus éco-friendly

Comment créer un site Internet écologique ?

C’est l’exercice auquel je me suis livrée fin 2022 : procéder à la refonte de mon site web dans une démarche de sobriété numérique. En clair : rendre mon propre site Internet plus ‘éco-friendly’.

Vous le savez si vous parcourez régulièrement mon site : la pollution digitale est un sujet qui m’anime. Cf ci-dessous mes précédents articles. Alors, au lifting graphique de mon site (que je trouvais vieillissant) s’est ajouté ce défi technique de réduire son impact énergétique. Objectif principal : restreindre le poids de mon site pour limiter les ressources nécessaires à son fonctionnement. Résultat : en plus d’avoir réduit de 60% le volume global sur mon serveur, j’en ai amélioré l’usage, notamment grâce à un temps de chargement nettement raccourci.

Vous voulez adopter cette démarche ? Voici quelques pistes :

Choisir un thème graphique optimisé

 

Pour les outils de création de site comme WordPress, il existe un très large choix de thèmes graphiques. A vous de trouver le bon compromis entre esthétique, ergonomie, accessibilité et légèreté.
De manière générale : plus c’est minimaliste, mieux c’est. Exit par exemple les carrousels, la consultation de catalogue PDF ou tout autre type d’élément lourd et donc long à charger.

 

Apportez un soin tout particulier aux visuels

 

Oui de beaux visuels d’ambiance en pleine largeur c’est joli MAIS ça nuit à la performance. Alors on peut commencer par les compresser grâce aux formats adaptés (jpeg, gif, png et webp) via Photoshop pour trouver le bon compromis entre rendu et poids. Pour aller encore plus loin, on peut s’adjoindre les services d’un utilitaire en ligne (iLoveIMG ou Img2Go par exemple).
Autre piste devenue non négociable puisque plus de 60% du trafic web est désormais réalisé via smartphone : adopter une démarche ‘adaptive design’ en écartant l’affichage de visuels non incontournables par exemple sur les téléphones (voire les tablettes) qui mettraient davantage de temps à les charger.

Si vous voulez présenter des formats vidéo depuis votre site : mieux vaut les héberger sur une plateforme comme YouTube, DailyMotion ou PeerTube et les encapsuler sur votre site. Vous éviterez ainsi de solliciter votre propre serveur.

 

Faites la chasse aux plugins inutiles

 

Limitez autant que possible le nombre de plugins installés sur votre site. En effet, chacun d’entre-eux nécessitant des ressources du serveur pour son usage, plus ils sont nombreux, plus la consommation énergétique est importante (et les performances du site amoindries).
L’idéal est donc de ne conserver que vos plugins indispensables et de désinstaller les autres.

Pour aller plus loin, on peut s’adonner régulièrement à une petite session de ménage pour supprimer définitivement toutes les ressources qui ne sont plus utilisées : anciens visuels, PDF, thèmes graphiques… Vous allégerez ainsi le poids total de vos fichiers sur le serveur.

 

Choisir un hébergeur éco-responsable

 

Pour héberger un site web il faut un serveur qui fonctionne 24h/24 et 7j/7 à l’électricité et nécessite de l’énergie supplémentaire pour éviter de surchauffer (climatisation ou autres systèmes de refroidissement).
A l’échelle mondiale, les data centers (qui concentrent la majorité des serveurs) génèrent désormais davantage d’émissions de gaz à effet de serre que le transport aérien. En France, la part de ces data centers dans l’empreinte carbone du numérique s’élevait déjà à 14 % en 2019*. Chiffre alarmant : le stockage de données connaît une croissance folle de plus de 20% par an, encouragé par l’usage du cloud, des plateformes de SVOD ou encore l’adoption de la 5G. Résultat : l’hébergement pourrait utiliser 10% de la production mondiale d’électricité d’ici 2030.

Il existe différentes alternatives pour concevoir et exploiter un data center plus respectueux de l’environnement comme utiliser l’air frais ambiant ou une source d’eau pour refroidir les serveurs ou recourir aux énergies renouvelables pour alimenter les machines. N’hésitez pas à consulter l’un des comparatifs pour identifier ces hébergeurs engagés.

 

Ma liste de conseils n’est pas exhaustive. Pour certains sites, il peut être utile de recourir à une solution de mise en cache pour réduire la charge de travail du serveur et améliorer les performances de votre site.
Pour mesurer les efforts à déployer ou monitorer les améliorations menées, on peut effectuer un test de performances via un outil comme Google PageSpeed.

 

Alors ok, ça ne suffira pas à rende le web plus écologique mais ne dit-t-on pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières ? A mes yeux il faudra d’abord une vraie prise de conscience collective de la pollution numérique pour faire bouger les lignes. Mais nous pouvons chacun commencer à agir ! Et qui sait ? Peut-être que d’ici quelque temps, la sobriété numérique sera intégrée aux critères des algorithmes d’indexation des moteurs de recherche… ?

 

*Source : https://www.senat.fr/rap/r19-555/r19-55511.html

 

Au-delà de la logique éco-friendly, la logique SEO

L’efficacité et la rapidité de chargement étant des critères chers aux moteurs de recherche, mon défi technique, en plus de la volonté de limiter l’empreinte écologique de mon site, s’inscrivait dans une logique SEO. Pari réussi puisque depuis début 2023, mon trafic a augmenté de 29% par rapport à l’année précédente ! 

Vous pourriez lire aussi…

Elise Roussel

Elise Roussel

Freelance en marketing digital

Freelance depuis 14 ans, le référencement naturel fait partie de mes domaines de prédilection. Le SEO est un secteur passionnant qui mêle technique et marketing et surtout qui évolue constamment.
J’ai fait mes armes en agence web puis développe et renouvelle sans cesse cette compétence par une veille permanente.